Lorsque nous sommes habitués à la vie sur terre, une chose que l’on considère habituellement comme acquis deviennent un véritable luxe, comme par exemple l’eau douce. C’est grâce au système de désalinisation à bord que l’équipe peut produire suffisamment d’eau potable pour s’hydrater et pour cuisiner les repas lyophilisés. En ce qui concerne l’hygiène corporel, interdiction d’utiliser le système pour autre chose que l’essentiel. Alors, en approche de l’équateur, il est coutume que dès les premières grosses averses l’équipage profite de cette aubaine pour se laver à l’eau de pluie et savon spécial non polluant. Après plusieurs jours de course sous des températures torrides, un bonheur attendu par tous.
Xavier Revil nous transmet des nouvelles de l’équipage. Vainqueur d’un nombre impressionnant de régates et de trophée, Xavier est un marin très expérimenté, ayant déjà 3 tours du monde à son actif !
Xavier nous écrit : « Bonne ambiance à bord avec un équipage studieux et concentré. Nous voilà à moins de 300 miles de l’équateur. On a toujours 20 nœuds de vent en moyenne et la température extérieure est bien montée…à l’intérieur aussi !! L’eau de mer est à 26 degrés, une certaine moiteur s’est installée à bord. »
ET LE LENDEMAIN…
« Nous n’avons pas trop souffert de la chaleur jusque-là à la faveur d’un temps assez couvert mais notre entrée dans l’hémisphère sud s’accompagne du soleil et d’une eau à 28C°. Dommage que l’on n’ait pas le temps de piquer une tête ! Du coup ça commence à être le four à l’intérieur. »
Petite consolation : « Cette nuit, entre les grains on a pu assister à une éclipse totale de lune qui a duré assez longtemps alors que c’était pleine lune. C’était vraiment beau sans les lumières qu’on a à terre. »
Après plusieurs jours de forte chaleur et un nouveau record établi entre Ouessant et l’équateur, l’équipage a enfin pu prendre une douche bien méritée. « Ça y est l’équateur est derrière nous après un pot au noir qui nous a bien ralenti.Il n’était pas trop compliqué au niveau de son activité en termes de grains mais il était très étendu et il y avait peu de vent. »
Et puis soudain : « On s’est retrouvé à devoir traverser une grande zone orageuse qui nous a obligé à beaucoup manœuvrer. L’entrée dans cette zone s’est faite sous une belle ligne de grains puissants qui ont eu plusieurs avantages : premièrement nous faire avancer vite vers le sud et deuxièmement permettre à une partie de l’équipage de prendre une bonne douche après 3 jours de fortes chaleurs. Et je peux vous dire que, faisant partie de ceux qui ont pu profiter de cette douche venue du ciel, ça fait un bien fou!».
Et oui, car Il n’y a pas de douches sur Spindrift 2 ! L’eau douce étant trop précieuse pour se doucher, les marins doivent trouver des solutions alternatives. L’une d’elle, l’utilisation de serviettes humides pour une toilette minime et rapide. Surtout que sur tout un tour du monde, le seul endroit du parcours où l’on a les conditions météorologiques et la possibilité de se doucher est au passage de l’équateur – une fois en descendant vers le Sud, et une fois sur le chemin de retour vers le Nord. Alors lorsque la situation se présente, il y a deux possibilités pour se laver :
Profiter d’une bonne averse sous un nuage. Grâce au toit incurvé du cockpit extérieur, l’eau tombe en cascade à l’arrière et cela crée une douche naturelle. Il faut bien s’assurer que le nuage est assez grand car sinon ça se termine plein de savon et pas d’eau pour se rincer !
Se mouiller avec de l’eau salée (y en a plein autour du bateau !) puis se savonner et se rincer avec une bouteille d’eau douce de 1,5 litre et pas plus. (Petite astuce : préférez un shampoing spécial eau de mer car les shampoings classiques ne moussent pas à l’eau de mer.)
Même si Spindrift 2 produit chaque jour de l’eau douce grâce à un dessalinisateur, cette production nécessite beaucoup d’énergie donc les marins sont obligés de faire des économies. L’eau douce est une denrée rare à bord !
Je vous donne rendez-vous sur le Kit pédagogique pour en apprendre plus !