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Dans l’objectif de se rendre utile à la science en naviguant autour du monde durant le Trophée Jules Verne, le maxi-trimaran Sails of Change est équipé d’un capteur océanographique et d’un échantillonneur de microplastiques.
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- Cycle 1 (3/6 ans), Cycle 2 (6/9 ans), Cycle 3 (9/12 ans), Collège (12/15 ans), Lycée (15/18 ans)
- Géographie, Questionner le monde
Pour suivre les aventures de l'équipage Spindrift autour du monde, voici une nouvelle carte du parcours du trophée Jules Verne que vous pouvez télécharger pour projeter ou afficher en classe.
S'élancer pour tenter de battre le record du trophée Jules Verne, ce n’est pas seulement tenter de battre le record du tour du monde à la voile, c’est aussi traverser des tempêtes, accrocher des dépressions pour aller vite, se retrouver au cœur de la pétole d’un anticyclone, passer du chaud de l’équateur au froid polaire de l’Antarctique.
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Nous avons franchi l’équateur et établi un nouveau temps de référence. Nous progressons vers le Sud à travers l’Atlantique avant d’entrer dans ce que nous appelons communément, les Mers du Sud. Afin de répondre aux nombreux élèves qui nous suivent grâce au programme Spindrift for Schools, oui, nous avons vu samedi notre première baleine et deux de plus dimanche ! Nous ne savons pas de quel type, il s’agissait. La première nous a salué avec son spray avant de plonger et nous ne l’avons pas revue. Les deux autres ont sauté hors de l’eau en faisant de grands « splash » à quelques 400 mètres de nous avant de disparaître, elles aussi, dans les profondeurs.
C’est notre onzième jour de course. Notre route devait nous amener tout près de l’île Tristan da Cunha et l’île Gough, dernières terres de l’Atlantique sud, mais nous avons réussi à rester devant un front qui nous amène tout droit vers le Cap de Bonne Espérance. Nous sommes donc aujourd’hui à 200 miles au Nord de ces deux îles. Cet archipel volcanique se trouve au cœur de l’Atlantique Sud, quasiment à distance égale entre le Brésil et l’Afrique du Sud, respectivement 2 700km et 3 200km. Considérée comme la terre la plus isolée du monde, non seulement par son éloignement mais aussi par son accès difficile à cause des conditions climatiques à cet endroit du globe, les bateaux sont rares car il faut compter 6 jours de mer pour rejoindre Tristan da Cunha depuis Le Cap.
- Cycle 2 (6/9 ans), Cycle 3 (9/12 ans), Collège (12/15 ans)
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Lorsque nous sommes habitués à la vie sur terre, une chose que l’on considère habituellement comme acquis deviennent un véritable luxe, comme par exemple l’eau douce. C’est grâce au système de désalinisation à bord que l’équipe peut produire suffisamment d’eau potable pour s’hydrater et pour cuisiner les repas lyophilisés. En ce qui concerne l’hygiène corporel, interdiction d’utiliser le système pour autre chose que l’essentiel. Alors, en approche de l’équateur, il est coutume que dès les premières grosses averses l’équipage profite de cette aubaine pour se laver à l’eau de pluie et savon spécial non polluant. Après plusieurs jours de course sous des températures torrides, un bonheur attendu par tous.
Jeudi soir vers 23h (TU), en approche de l’équateur, les quarts sur le pont, François, Antoine, Loïck et Thomas, aperçoivent un phare au loin, imposant, seul au milieu de nulle part, il nous rappelle à la civilisation. C’est celui des rochers de Saint Pierre et Saint Paul constitués d’une douzaine de petites îles et de rochers à quelques 1000 km de la côte brésilienne et de 630 km de l’île Fernando de Noronha, la terre la plus proche.
Un anticyclone ressemble à une colline avec un sommet tout plat. Sur les bords de la colline, il y a de la pente, ce qui veut dire en météorologie qu’il y a du vent. Au sommet, dans la partie plate, il ne s’y passe rien : peu de vent, du ciel bleu en été ou des brouillards persistants en hiver. Au bord de la mer en été, les baigneurs aiment bien le temps anticyclonique : il fait chaud et grand beau temps. Belle journée de plage. Nous, les marins, nous sommes frustrés : pas beaucoup de brise à mettre dans les voiles.
Je regarde la sonde indiquant la température de l’eau : 22 degrés. Trop chaud ou trop froid pour ces petits poissons munis d’ailes leur permettant de s’élancer sur le haut d’une vague et voler à ras de l’eau sur plusieurs centaines de mètres ? Il est vrai que depuis notre départ nous n’avons pas vu beaucoup d’animaux. « Nous n’avons même pas croisé un seul dauphin, alors que presque à chaque sortie d’entraînement avec Spindrift 2 nous en avons vus. »
Cela fait maintenant plus de deux semaines que nous vivons au rythme des quarts, enchaînant trois heures de sommeil, cinq heures de travail, trois heures de sommeil et ainsi de suite. Est-ce-que nous avons suivi un entrainement spécial pour y parvenir ? Non, dans notre cas, cela ne s’entraîne pas à terre. Le travail à bord est tellement éprouvant, physiquement et mentalement, que le corps, après quelques jours de mer, s’habitue rapidement à ces conditions. Cependant, c’est un sujet à ne pas prendre à la légère et nous restons attentifs à l’état de fatigue des uns et des autres. Les choses peuvent se compliquer si les conditions de navigation sont difficiles et que les rythmes de quarts sont amenés à être perturbés, comme lors de manœuvres qui s’enchaînent et demandent à ce que tout l’équipage soit sur le pont.